T’es moche quand tu cries.


La vue que j’ai à cet instant m’apaise. Un regard amoureux suffit à m’adoucir le cœur : le visage calme, les traits relâchés, le regard comme apaisé. Rien qu’en le regardant, je ressens le velouté de sa peau. Ca sent bon l’amande douce. Vu sous cet angle, l’amour à dose d’amande douce peut paraître écœurant mais c’est si bon qu’on s’en tartinerai le cœur.

Ça me fait justement penser à une citation que je viens de découvrir : « Aimer, c’est se comprendre » disait Françoise Sagan. 

Ses mots m’ont parlé. Parfois quand les mots ne suffisent plus à se faire comprendre, quand le fil de la communication est satu, il arrive que la voix monte le ton, que le cœur s’accélère, que les yeux se noircissent et que les traits se figent. C’est à ce moment que l’amande douce devient râpeuse. Sèche et rugueuse à vous en abimer la cornée. La communication est peut être brouillée mais là c’est ma vue qui s’embrouille. Le paysage se gâte, l’orage n’est pas loin. Tous aux abris. C’est à ce moment, dans ce même regard, que je vois ce même visage qui convulse, qui se tords et qui voudrait même me mordre. Pourtant, c’est lui. C’est le même qu’il y a quelques minutes mais son visage est à peine reconnaissable, comme transformé par la colère. 

« T’es moche quand tu cries » : je viens précisément de comprendre cette phrase. Cette phrase sanglante  que ta mère te balance spontanément en plein milieu de ta crise de rébellion. Au sommet de ta colère, elle sait trouver les mots pour te faire redescendre aussi sec. Sanglante et tranchante. Les nerfs te démangent, ton cœur chavire pour une cause qui soudainement devient vitale. Te voilà engagé, arguments aux poings, prêt à dégainer  tel un guerrier. Et en fait l’image que tu renvois est moche ? T’es tellement en colère que tu en deviens moche. 

Je confirme la colère se lit sur les visages. Elle froisse les traits, donne le teint gris et rends la peau rêche mais à quoi bon le dire, en plein milieu de la joute verbale qui nous oppose ? A part peut-être pour faire tomber l’adversaire. Eh bien, non car comme dit Françoise Sagan, aimer c’est surtout comprendre. Alors je comprends et fait preuve d’un peu de tolérance (et de beaucoup d’amour). Et je tais à jamais l’ultime reproche qui me chatouille la langue. Comme quoi l’amour à l’amande douce ça a du bon. 

Solution hydratante qui apaise tous les conflits.

Commentaires

Articles les plus consultés