Le Métropolitain


42 stations de métro, 48 points d’arrêts, 31 kilomètres de tracé,  4 lignes, 2 funiculaires pour 2 minutes et 07 secondes de fréquence minimum. Et pas moins de 700 00 passagers chaque jour. Cela ne vaut pas encore le réseau parisien mais le métro de Lyon a de quoi faire peur. Avec tous ces lyonnais qui crapahutent au quotidien dans les entrailles de la terre, attraper le métro à temps ressemble parfois à un parcours du combattant.

Entre la voisine de droite qui sent le tabac froid, le voisin de gauche qui parle tout seul et la vielle dame qui nous fixe du regard en attendant qu’on lui cède volontiers la place, certains voyages sous terre nous laissent parfois un goût amer...

Enivré par la foule

Prendre le métro, c’est aussi un petit bout d’aventure quotidienne à vingt mille lieux sous terre.  Il y fait souvent froid et humide et pourtant, ce lieu a quelque chose de rassurant et familier. Chaque jour, des milliers de gens fourmillent dans les entrailles de la terre pour aller au travail, étudier, rejoindre des amis, sortir, rentrer chez eux ou tout simplement visiter la ville. Étrangers, familiers, connus, inconnus se côtoient le temps du voyage. Beaucoup parcourent tous les jours le même trajet, certains se croisent sans se voir, d’autres se parlent sans se connaître.

Coupé du monde réel un bref instant, le métro devient alors un petit univers où parfois il fait aussi bon de s’y nicher. Inconfortablement assis au chaud entre deux inconnus, le nez dans son écharpe, un livre à la main, de la musique dans les oreilles, on ne pense plus à rien, comme bercé par le ronflement du métro et enivré par la foule. Ce qui est magique, c’est que chaque voyage réserve son lot de surprises et de rencontres, bonnes ou mauvaises : une vieille folle qui chante à tue tête, des amoureux qui se bécotent avec ardeur, une discussion scandaleuse qui éclate, des confessions intimes, un petit vieillard qui rit à plein poumon, une grande dame aux cheveux rouges qui converse avec toute la rame, un ancien collègue qui nous salue furtivement, un bel inconnu dont le regard nous laisse pensif tout le reste du voyage…

Station D, Bellecour, 9H11… 

Comme les 699 999 autres passagers, on grimpe tous les jours les mêmes escaliers, on passe tous les jours devant la même affiche publicitaire que l’on finit par connaître par cœur et tous les jours on choisit de se poster devant la même rame. Comme si chacun avait une rame, un siège attitré, un chemin personnalisé, un voyage unique. Question d’habitude me diriez-vous. Mais si chacun lève un peu ses yeux embués de son journal, si chacun relève un peu le nez de son écharpe, il y découvrira des tonnes d’histoires : un visage familier, un inconnu qui nous rappelle quelqu’un, une personne atypique qui attire notre attention.  Alors oui, ça pue, c’est sale et bondé de monde et pour beaucoup, prendre le métro ressemble à un parcours laborieux mais au-delà des apparences, lever les yeux un bref instant entre deux stations et vous verrez, le métropolitain regorge d’émotions et d’histoires aussi uniques les unes que les autres…

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