A en perdre les pédales.
L’autre jour en me baladant, j’ai
aperçu deux petits gars en pleine course poursuite sur le trottoir. A grands
coups d’éclats de rire, c’était au premier qui arriverait au carrefour avant
l’autre. Une scène digne d’un road movie à l’américaine : Trottinette
contre Tricycle. Je dis Tricycle mais en fait, ça en n’était justement pas
vraiment un : c’était un de ces nouveaux vélos sans pédale.
Je n’ai pas pu m’empêcher de me faire la réflexion : à quoi ça sert un vélo sans pédale sérieusement ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de me faire la réflexion : à quoi ça sert un vélo sans pédale sérieusement ?
Ta plus grande fierté quand tu es
gosse, c’est de pouvoir un jour dire à tout le monde que tu as enfin lâché les
petites roues pour te lancer comme un grand. Sans petites roues certes, mais
avec des pédales. Chacun garde en mémoire ce moment magique, ce souvenir qui te
marque, cette peur qui te terrasse. Un
peu casse-cou et surtout tout tremblant, tu te lances enfin sur un vélo de
grand, tes deux mains et ton âme d’aventurier bien accrochés au guidon. Et
surtout avec la main de papa ou de tonton pas bien loin pour te faire garder
l’équilibre :
« Ne me lâche pas hein, ne me lâche pas hein. Promis, juré, craché ?».
Et puis soudain, tu te retournes et t’as une révélation. Non à dire vrai, t’en as deux : la première c’est que ton père ou ton oncle n’est qu’un sale lâcheur qui n’a aucune parole. Et la seconde : tu es devenu maître de ton vélo. C’est le début de la liberté. Finalement, ce moment mémorable est un jour important dans la vie car on apprend à devenir indépendant et aussi… à savoir qu’il faut jamais compter sur personne (n’est-ce pas Tonton…). En parcourant seul ces cinq mètres de bitume, tu as l’impression de pouvoir atteindre l’autre bout du monde. C’est l’envolée vers l’autonomie. Un avant-goût d’indépendance. Un immense sentiment de fierté aussi.
« Ne me lâche pas hein, ne me lâche pas hein. Promis, juré, craché ?».
Et puis soudain, tu te retournes et t’as une révélation. Non à dire vrai, t’en as deux : la première c’est que ton père ou ton oncle n’est qu’un sale lâcheur qui n’a aucune parole. Et la seconde : tu es devenu maître de ton vélo. C’est le début de la liberté. Finalement, ce moment mémorable est un jour important dans la vie car on apprend à devenir indépendant et aussi… à savoir qu’il faut jamais compter sur personne (n’est-ce pas Tonton…). En parcourant seul ces cinq mètres de bitume, tu as l’impression de pouvoir atteindre l’autre bout du monde. C’est l’envolée vers l’autonomie. Un avant-goût d’indépendance. Un immense sentiment de fierté aussi.
Avec ce vélo sans pédale (qu’on appelle « Likeabike » soit dit en passant), je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’on prive ces petits mômes d’un moment heureux, d’un souvenir précieux qu’ils se rappelleront toute leur vie : ce fameux jour où je suis devenu un grand, ce jour où j’ai vaincu les petites roues.
On les prive de ce premier pas
vers l’indépendance et après on nous parle d’une société d’assistés. En même
temps, si dès qu’ils ont trois ans, on apprend à nos chers têtes blondes qu’ils
n’ont même plus besoin de pédaler pour réussir à faire du vélo. Non mais
franchement, on leur mâche le travail : après le vélo sans pédale, ils voudront avoir
des chaussures sans lacet, faire du tennis sans filet, et pour finir passer
leur permis dans une voiture automatique. Vous croyez que ça va leur rendre
service dans la vie ? Dans un magazine, j’ai récemment lu un article décalé
« Si j’étais président ». Alors, à mon tour, si j’étais
président (ou même ministre du bac à sable, tiens ça me va aussi), ma première
réforme serait de réhabiliter et d’imposer nos bons petits vélos avec
pédale et beaucoup de charme dans la cour des petits.
Puis franchement, une course
poursuite trottinette contre vélo sans pédale. Comment voulez-vous que ce petit
aille loin dans la vie ? Il a déjà perdu les pédales et en plus il vient
d’y laisser sa fierté.
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