Chantal.


On te dit Espagne. Tu penses Pedro Almodovar, Sangria et Un Dos Tres. Complétement Cliché. Carrément honteux. Ta connaissance du monde espagnol laissant fortement à désirer, tu décides d’y remédier. Ton défi ? Apprendre à parler espagnol. Arrive alors Eduardo avec son air de professeur tournesol et son accent péruvien. Son défi ? Te faire découvrir la culture d'un pays. Deux heures en sa compagnie te donne déjà l’impression de comprendre les espagnols. Parler ibérique, c’est encore une autre affaire.

Premier constat que tu fais quand tu vois le professeur tournesol débarqué gaiement avec 25 minutes de retard : les espagnols ne sont pas stressés et ce n’est pas un mythe. Cliché mais confirmé. Et ils ont bien raison car les espagnols vont à l’essentiel : pour dire « J’habite à Lyon », rien de bien compliqué : « Vivo en Lyon ». Rien qu’en entendant la conjugaison du verbe, tu as tout pigé. Simples, rapides et efficaces ces hispaniques. Premier bon point. La langue te réserve tout de même quelques vices de prononciation mais rien de bien méchant : "Julio" se dit "Rulio" par exemple. C'est bien connu mais dans l’autre sens, ça ne marche pas. Prudence, car selon Eduardo, si tu t’emmêles les pinceaux, tu risques de traiter son concierge de jambon. Le malheureux en question s’appelle Ramon.

Second constat : les espagnols ne chipotent pas avec les mots. Ils  appellent un chat un chat. Justement un chat en espagnol, c’est un gato. Pas un gatau, un gateau, un gatot ou un gataud. Non juste un gato. Comme ça se dit, comme ça se prononce et comme ça s’écrit : c’est aussi simple que ça. Y basta. Encore un moyen de se faciliter la vie. Décidément, ils ont tous compris ces hispaniques. Claire, net et précis. Deuxième bon point.

Les espagnols appellent un chat un chat mais ils appellent aussi leur femme "ma petite grosse". Apparemment ça ne dérange personne. Selon Eduardo, c’est terriblement affectueux. Au pays de la baguette et du béret, ça peut devenir terriblement dangereux. Si vous tentez des petits mots doux bien gras, c’est à vos risques et périls Messieurs. Verdict : les espagnols ne sont pas du genre à se vexer facilement (les femmes espagnoles encore moins). Un bon point de plus.

Quand tu apprends une langue, tu découvres un pays tout entier, sa culture et les coutumes qui vont avec. Tu observes aussi le regard que les étrangers portent sur ton pays. Si on te demande un prénom typiquement français par exemple ? En bon français, tu opteras pour un bon vieux Marcel, Michel ou Edith. Et bien, détrompez-vous. Un péruvien pure souche te dira qu’un prénom typiquement frenchie, c’est un prénom comme Chantal ou Jean-Paul. Chantal, la french touch de demain. Parole du professeur tournesol.

Amusé, curieuse et surprise par toutes ces révélations, tu te rends compte qu’apprendre une langue est un cadeau riche en découverte. Maintenant si on te dit Espagne, tu penses Ramon le concierge, Gato et Julio Iglesias. Bon, il y a encore du boulot mais on progresse. Par contre Eduardo n'y compte pas, non je n'appellerai pas ma fille Chantal.

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