Le marathon de minuit.
Alors que la fatigue s’empare de ton esprit, les fourmis engourdissent tes jambes. C’est à ce moment précis où tu te dis qu’au lieu de passer ton temps à rêver, tu aurais mieux fait de t'entraîner pour tenir sur la durée. T'entraîner à rester droite et impassible, sans bouger, sans parler, sans respirer. Droite comme un « i » sans rien laisser paraître et tout canaliser. Surtout ne pas penser à la crampe qui paralyse ton bras alourdi par le poids de l’effort et au petit cheveu qui te chatouille sournoisement le coin de la joue. Surtout ne pas s’essouffler inutilement pour rester dans la course aussi longtemps qu’il le faut. Te voilà face aux premiers obstacles de la course. Rester solide et impassible face à la difficulté. Rester endurante pour être performante.
Soudain, tu sens que la fin est proche. Enfin, l’arrivée
se rapproche. Le bout de course n’est plus qu’à quelques pas. La lumière est au
bout du tunnel. La ligne d’arrivée est en ligne de mire. Les paupières à demi
closes, tu imagines la victoire, les deux mains en l’air, les deux pieds sur la
première marche du podium. A partir de là, chaque minute compte. Chaque pas
peut faire la différence. C'est sur ces quelques derniers mètres que tout se
joue. Chaque geste est minutieusement répété dans ton esprit. Tu retiens ton
souffle, tu te mords les lèvres et serres les dents. Un pied après l’autre, tu
avances stratégiquement, méticuleusement et passionnément vers la victoire.
Alors que tu franchis la ligne
d’arrivée en bombant fièrement le torse, le verdict tombe : 42 minutes. 42
longues minutes de course aussi physique que mentale. Tu peux enfin relâcher
tout ton corps, détendre tes muscles, reprendre ton souffle et sourire en
contemplant la bataille que tu viens de mener : 4kg 600 d'une petite vie qui dors
enfin paisiblement sous tes yeux.
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