Libérée.
Aujourd’hui, Anna et Elsa flottent au dessus de ma tête. "Libérée,
délivrée", "Je voudrais un bonhomme de neige"… Ces affreuses mélodies qui nous
poursuivent, qui nous traquent sournoisement et pénètrent notre esprit jusqu’à
que l’on se mette machinalement à les fredonner bêtement sans s’en rendre compte. Vous voyez ?
Ma fille haute comme trois pouces qui n’a jamais vu ce fameux dessin animé, ni même
entendu la bande-son de ce conte enneigé passe son temps à chantonner le légendaire "Libérée, délivrée". A force de côtoyer sa copine de
nounou qui se balade de partout avec son sac Anna Reine des neiges rose
fuchsia, elle qui ne sait même pas à quoi ressemble cette fameuse princesse
emmitouflée au bout du nez gelé chante tous les jours à tue-tête "Libéréé", le cœur léger. Pas les paroles de la chanson, non non. Juste le mot Libérée. Je ne sais pas ce que sa copine haute comme quatre pouces
a bien pu lui glisser dans l’oreille pour qu’elle fasse l’association dans sa
tête mais quoiqu’il en soit maintenant, à même pas deux ans et toutes ses dents,
ma fille sait dire "gros tracteur","gros nez","arrêeeete maman" en rigolant quand je l’embrasse de partout mais surtout "Libérééééée". Tout ce qui ressemble de près ou de loin à une
princesse de conte de fée, à une danseuse étoilée, à une Barbie bien
habillée mérite de sa part un petit « Libérée » joyeusement décrié.
Aujourd’hui, la Reine des neiges résonne un peu plus fort dans mon
esprit. Ma fille n’est pas là mais dans mon conte de faits professionnels, face
aux doutes et devant l’échec, pour ne pas choper le mal de mer, je pense à
elle. Je la vois qui clame haut et fort "Libérée"quand elle joue
avec la fée clochette de sa cousine, quand elle voit une poupée martiniquaise
dans son coffre à jouets ou quand elle découvre la Belle au Bois dormant sur sa
fourchette et je ne peux m’empêcher de garder le sourire.
Alors certes, je ne voudrais pas un bonhomme de neige mais plutôt un
travail en bonne et due forme et une licorne mais en attendant de les trouver, aujourd’hui, c’est une petite
fée des bois qui m’a "libérée" des mauvaises pensées, des
réflexions exacerbées et des remises en question inachevées. Toi qui ne fais même pas encore pas la différence entre une fée, une princesse et une Barbie, saches que tu flottes au dessus de ma tête comme une bonne fée et que si tu pouvais déjà le
comprendre, tu devinerais dans mon sourire que la Reine des princesses
martiniquaises, des neiges et des clochettes, c’est surtout toi.
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