L’arrachement

C’était terriblement dur. 

Aussi dur que son apparence, son regard et sa voix. 

Elle avait toujours l’air coriace. Elle était rigide dans ses manières et dans ses mots. Elle était froide dans sa relation. Le col de sa chemine tiré et la voix tendue. Les mots sans tournures. Elle avait perdu ma confiance dès le début. Et pourtant ça été particulièrement déchirant. 

Elle a eu le ton sec mais j’y ai entendu sa fragilité. Les mots ont dégringolé, comme perdus dans un nuage de malentendus. Sa voix a tremblé. J’y ai deviné un cœur tendre sous une carapace. Elle a essayé de garder le regard froid mais j’y ai vu sa vulnérabilité et son attachement à cette petite que je lui enlevais soudainement. 

Nous n’avons pu réussi à accorder nos âmes à temps. Elle a remis le col de sa chemise, passait une dernière fois une main tendrement hésitante sur son visage, la gorge sèche, elle a serré les bras en croix. Une preuve d’attachement qui s’est révélé en pleine arrachement. Toujours. Quand les sentiments se découvrent au hasard d’un moment de séparation. Il n’y a pas de mauvaise décision, que des choix. Il n’y a pas de regrets, que des remords. 

 

Il n'y a que des rendez-vous manqués, et celui-là sans aucun doute en était un.