La promesse du mois de juin
C’est la fin du mois de mai et je ne peux m’empêcher de guetter ce moment. Dans ma fraîche campagne, c’est la saison des foins. Vous me direz il n’y pas de quoi en faire un foin… Sauf qu’il y aura bientôt sept ans j’y ai vu ma vie défiler. Il était tout petit, branché par des dizaines de fils. Son existence était aussi incertaine que mon titre de maman de deux enfants en pleine santé. Notre vie explosait, entre l’hôpital et la maison. Entre deux nuits au milieu des bips et du battement de son cœur que je scrutais constamment, j’étais revenue à la maison renifler ma fille aînée. J’avais contemplé la curiosité et l’innocence avec laquelle elle avait passé de longues minutes à observer la danse du tracteur sous la fenêtre. L’odeur de l’herbe fraîchement coupée et de la vie qui continue m’avait gonflé d’espoir. J’avais repris la force de croire qu’un jour, lui aussi, admirerait la chorégraphie saisonnière des bottes de foins qui semblent venir se placer fièrement comme les gami...